Black Friday en octobre : quand le marketing trahit la panique

Des offres Black Friday en octobre ? Sous la blague marketing, un vrai symptôme : la peur de manquer. Et si tu confondais lancement et fuite en avant ?

Lucie Michaut

10/19/20253 min read

white and black quote board
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Faire des offres “Black Friday” le 6 octobre...
...C’est un peu comme souhaiter un “Joyeux Noël” au mois d’août.
C'est ridicule.

Oui, j'ai reçu plusieurs mails de Black Friday.
Et derrière ce clin d’œil marketing, il y a un vrai sujet : l’impatience déguisée en opportunisme. Tout ce que je déteste.

J'ai d'abord cru à une faute de frappe. Une erreur.
J'ai essayé de trouver une excuse.

Mais non. C’est bien une “offre Black Friday” lancée en pleine semaine 40.
Really ?!

Stratégie absurde ou désespoir du trimestre ?
Le cri du gamin qui veut être "prem's" à tout prix.
Qui part avant le coup de feu.

Et tu sais comment on appelle cela ? Un faux départ.
Et c'est disqualifiant.

Ce que cela révèle surtout, cette impatience, c’est l’anxiété.
La peur de ne pas vendre.
De ne pas exister.
De ne pas rentrer dans ses objectifs avant le 15 du mois.

Alors ils trichent. Trouvent des prétextes.
Mais des prétextes, il y en a pleins.
Sois plus inventif.

Déjà qu'on se tape les déco d'Halloween en août, les chocolats de Noël en Octobre, et la galette en Novembre... Assez.

Attention à vos coups de com'.
Un coup de com' est souvent un aveu.
Un aveu d’instabilité.
Un aveu de banalité.
Un aveu de panique.
Un aveu de manque.

Et dans ces moments, tu joues avec les mauvaises cartes.
Et donc, ton client ne sait plus si c'est une affaire ou une farce.
Voilà ce qui se passe quand on confond stratégie et précipitation.

Comme dirait Aimé Jacquet :
"Vous avez peur de quoi ? Vous avez peur de perdre ? Vous allez perdre les gars."

Le Black Friday d’octobre : symptôme ou stratégie ?

Quand une marque te souhaite “Black Friday” en octobre, elle ne te vend pas une offre.
Elle t’envoie un signal. Un signal de panique.

Le décalage n’est pas créatif. Il n’est pas malin.
Il est simplement hors tempo.
Et tout ce qui est hors tempo en communication… sonne faux.

Toi, dans tes lancements ou promos, suis-tu un vrai tempo stratégique ou juste la peur du retard ?
Quel besoin profond essaies-tu de combler quand tu forces le timing ?

L’impatience est un aveu

Derrière le “early Black Friday” se cache souvent un quarter qui pique.
Des courbes qui stagnent. Des équipes qui stressent.
Et une tentation : devancer l’échéance pour provoquer l’urgence.

Mais l’urgence fabriquée sans justification... n’active pas la confiance.
Elle active la méfiance.

Quelle émotion déclenche réellement ton offre ?
Est-ce que ton public y sent une opportunité... ou ton essoufflement ?

Précipitation ≠ stratégie

Vouloir aller plus vite que le marché, c’est oublier que ton public n’est pas synchronisé sur tes dashboards.
Il n’est pas là pour t’aider à atteindre tes KPIs.
Il veut sentir un récit cohérent. Un tempo crédible. Une offre qui a du sens au moment où elle arrive.

Tirer trop tôt, c’est rater l’impact.
Un faux départ, c’est une balle dans le pied.

À quoi ressemblerait une stratégie vraiment ancrée dans ton rythme client, et pas dans tes urgences internes ?
Et si tu attendais d’avoir quelque chose à dire, plutôt que de devoir combler un vide ?

✍️ Checklist express : avant de lancer une “opé spéciale”

5 questions à te poser pour éviter le faux départ :

  1. Est-ce que ce timing a du sens pour mon audience ?

  2. Suis-je en train de créer un besoin ou de trahir un manque ?

  3. Est-ce que cette offre pourrait sortir n’importe quand sans paraître étrange ?

  4. Est-ce que je cherche à faire du chiffre ou à nourrir une relation ?

  5. Est-ce que je serais convaincu si je recevais ça dans ma boîte mail ?

Si tu coches plus de deux cases rouges, stoppe tout. Respire. Reprends au calme.

On ne gagne pas la course en partant avant le coup de feu

Le bon tempo ne fait pas de bruit. Il fait mouche.
Et comme dans toute discipline de fond, ceux qui précipitent perdent l’élan.

Garde ça en tête : le client ne se souviendra pas de ton offre trop tôt.
Il se souviendra de l’incohérence de ton empressement.