Cohérence ou illusion ? Ce que votre branding dit vraiment de vous

Peut-on vendre de la rareté en sponsorisant du jetable ? Une réflexion tranchante sur la cohérence de marque, l’impact des collaborations, et le vrai coût de la dissonance stratégique.

Lucie Michaut

8/7/20252 min read

photo of woman holding white and black paper bags
photo of woman holding white and black paper bags

Mauvais contraste.
Hermès en vitrine. Shein en lien d’affiliation.

C’est beau hein ?
Vendre l’illusion du luxe pendant qu’on vous refile des codes promo Temu pour payer la Birkin.

Ça en dit long.
Long sur leurs convictions.
Long sur leur sens de l’authenticité.
Long sur ce qu’ils pensent de leur audience.

« Je veux que tu me trouves inspirante. »
Mais je te pousse à acheter du jetable polluant pour encaisser la commission.

« Investis dans des pièces iconiques. »
Mais claque ton salaire en haul de merdouilles sous vide.

Ce n’est pas juste un décalage.
C’est un business model basé sur l’incohérence.

La vitrine : aspiration, élégance, minimalisme, valeur.
Le tiroir-caisse : surconsommation déguisée en bon plan.

Et il faut vraiment qu’on arrête de dire « oh c’est juste du marketing ».
Non.

Ce n’est pas du marketing. C’est prendre les gens pour des cons.
Parce qu’à la fin, ils ne vendent pas que des fringues.
Ils vendent un rêve.
Et ils vous facturent le cauchemar qui finance leur image.

On ne peut pas prôner la qualité et sponsoriser le pire de la fast fashion.
On ne peut pas afficher la rareté et monétiser le tout-venant.
On ne peut pas dire « je suis authentique » et démontrer l’inverse à chaque swipe up.

Depuis quand influence veut dire incohérence ?

Derrière chaque dissonance, une fracture stratégique

Ce que votre vitrine révèle (malgré vous)

Votre image de marque n’est jamais neutre. Chaque collaboration, chaque lien sponsorisé, chaque mot glissé dans une bio raconte quelque chose.
Et quand ce que vous montrez ne colle pas à ce que vous vendez… le public le sent.

Ce n’est pas une erreur de casting. C’est une fêlure de positionnement.

Réflexion :

  • Votre storytelling reflète-t-il réellement vos pratiques ?

  • Quelle est la dernière décision marketing que vous avez prise… et que vous n’assumez pas complètement ?

Le marketing n’est pas une excuse. C’est une responsabilité.

Arrêtons de dire “ce n’est que du contenu”

Le marketing ne se réduit pas à “faire joli pour vendre”. Il a un pouvoir d’influence — et donc un devoir d’alignement.
Le branding incohérent n’est pas juste une faute de goût. C’est une promesse non tenue. C’est une confiance fragilisée.

Questions pour vous :

  • Que promettez-vous, explicitement ou non, à votre audience ?

  • Vos pratiques sont-elles à la hauteur de cette promesse ?

La cohérence est un choix. Pas une option.

Et c’est ce choix qui fait la différence à long terme

Les marques qui durent, ce sont celles qui assument un axe, même imparfait.
Pas celles qui recyclent tous les codes culturels en vogue sans filtre.

À l’ère du greenwashing, du socialwashing et de l’influwashing, le seul luxe vraiment rare, c’est l’intégrité.

Exercice : scanner votre cohérence de marque

Un exercice rapide pour faire le point :

  1. Prenez un post, une campagne ou une collab récente de votre marque.

  2. Demandez-vous : Qu’est-ce qu’elle promet ? Qu’est-ce qu’elle sous-entend ?

  3. Mettez-la en regard de vos offres, prix, partenariats, contenus quotidiens.

  4. Répondez franchement : Est-ce que tout est aligné ? Si non, pourquoi ce choix ? Et surtout, à quoi renoncez-vous en restant dans cette dissonance ?

Le vrai problème n’est pas de faire des compromis.
C’est de ne plus voir qu’on en fait.
Une marque, comme une personne, se définit aussi par ce qu’elle refuse de vendre.