Contrefaçon : une autre façon de consommer (qui en dit long)

Pourquoi continue-t-on à acheter du faux, même en étant conscient des impacts ? Un article sans détour sur la consommation, la responsabilité, et les dissonances invisibles qui minent la confiance.

Lucie Michaut

8/7/20253 min read

black and white nike air jordan 1
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Pourquoi on achète du faux (même pour nos enfants) ?

Une paire « inspirée » Nike.
Un sac « Hermès mais pas vraiment ».
Un faux Labubu sur AliExpress.
Un sweat qui copie Balenciaga.

C’est tendance.
C’est moins cher.
Et après tout, « tout le monde le fait ».

Mouais. Ça me rappelle le collège, quand je dessinais une virgule Nike au Tipp-Ex sur ma trousse noire. Ridicule, avec le recul.

Mais qu'est-ce qu'on alimente vraiment quand on achète du faux ?

On croit faire une bonne affaire.
En réalité, on paie bien plus cher qu’on ne croit.

❌ On cautionne des réseaux de contrefaçon structurés.
❌ On finance, parfois, le travail d’enfants.
❌ On nourrit des circuits opaques, criminels, exploitants.
❌ On détruit ce qu’on admire : la création originale.
❌ On accepte le manque de qualité.

Et après, on critique tout ça


On dénonce :
– le capitalisme sauvage
– la fast fashion
– le travail des enfants (pour des jouets qu’on offre aux nôtres, ultra-glauque)
– les dérives d’Instagram
– la pression de l’image
– la perte de sens
– les « influvoleurs »

En gros ?
On achète du faux pour appartenir.
Pour ressembler à un monde qui ne nous a même pas invités.
Pour faire « comme tout le monde ».

Porter du faux, c’est jouer un rôle. Se mentir à soi-même pour se sentir faussement mieux. Bluffer. Faire illusion.

Mais le cerveau sait.

La vraie question n’est pas : « Est-ce que j’ai les moyens ? »
C’est : « Est-ce que je suis aligné ? »

Parce qu’en achetant du faux, on en devient complice.

Et quand on offre du faux à un enfant ?
Ce n’est pas anodin. Ce n’est pas « mignon ». Ce n’est pas « malin ».
On ne les protège pas. On les initie à l’illusion.

Contrairement à ce qu’on croit, ce n’est pas qu’une question d’argent.
C’est une question de conscience.

Le faux ne trompe pas longtemps.
Il brille un instant.

Ce post dérange ?
Tant mieux.

Ce n’est pas un post pour juger.
C’est un miroir.
Un éclairage.
Peut-être une alerte.

Qui vous rappelle :
"Et vous ? Vous financez quoi, chaque fois que vous achetez ?"

Le faux, ce n’est pas seulement de la copie

Ce que vous cautionnez (même sans le vouloir)

Acheter du faux, c’est alimenter bien plus que des tendances douteuses.
C’est financer des structures opaques, souvent illégales, parfois violentes.
Et pourtant, cette responsabilité est rarement évoquée dans la conversation marketing ou branding.

Réflexion :

  • Vos décisions d’achat sont-elles vraiment “personnelles” ?

  • Quel système alimentez-vous sans le vouloir ?

Le vrai coût de “l’inspiration”

Quand le branding devient camouflage

Beaucoup de marques s’abritent derrière des mots doux : inspiré, accessible, démocratisé
Mais une inspiration systématique, industrialisée, qui évite sciemment la création, c’est du parasitisme.


Et cette logique touche aussi les consommateurs — qui veulent “l’effet” sans payer le sens.

Questions pour vous :

  • Votre marque est-elle claire sur sa posture vis-à-vis de l’originalité ?

  • Êtes-vous prêt·e à payer moins cher en conscience, ou juste à faire semblant ?

Quand on offre du faux à un enfant

Ce que cela dit. Ce que cela enseigne.

Offrir une contrefaçon, c’est transmettre une logique :
Mieux vaut faire semblant que patienter.
Le paraître compte plus que l’effort.
La tromperie, si elle passe, est acceptable.

On parle d’éducation à l’image. Mais c’est surtout une transmission inconsciente de la dissonance.

Réflexion parentale :

  • Que transmettez-vous réellement à travers vos cadeaux ?

  • Vos enfants perçoivent-ils ce que vous cautionnez… même sans le dire ?

Exercice : aligner vos actes d’achat à vos valeurs

  1. Choisissez un achat “tendance” que vous avez envisagé ou fait récemment.

  2. Demandez-vous : Pourquoi ai-je voulu cet objet ?

  3. Notez trois alternatives possibles :

    • Acheter moins mais mieux

    • Attendre / économiser

    • Acheter d’occasion / local / transparent

  4. Décrivez en une phrase ce que votre choix réel raconte sur vos priorités.

Ce que vous achetez ne vous définit pas.
Mais cela raconte une histoire.
Et dans un monde saturé d’images, c’est peut-être le dernier luxe réel : celui de l’alignement.