🧨 Être à l'heure, c'est déjà être en retard

Pourquoi suivre les tendances est la meilleure manière de ne jamais devenir une marque culte

1. Le mirage de la tendance : un feu de paille en slow motion

En marketing, ce qui brille attire.
Et les tendances brillent fort.
Mais comme tous les feux de Bengale, elles s’éteignent vite.
Leur spectacle est aussi bref que bruyant.

Le cycle est toujours le même :

1. Une idée jaillit (souvent sur TikTok ou dans les recoins d’un board Pinterest).

2. Elle devient virale.

3. Elle est copiée jusqu’à l’écœurement.

4. Elle meurt.

Tu veux un exemple ?

Le « minimalisme beige Instagram ».
D’abord novateur avec des marques comme Everlane ou The Row, il est vite devenu une photocopie sans âme, récupérée jusqu’au packaging de lessive. Aujourd’hui ? Il fatigue. Il rend indistinct. Il est périmé.

2. Suivre ou créer : le dilemme des marques qui veulent durer

La vraie question n’est pas "quelle est la tendance du moment ?"
Mais : veux-tu être à la mode… ou faire la mode ?

Suivre les tendances, c’est vivre dans l’ombre d’une vague que tu ne contrôles pas.
Créer des tendances, c’est prendre le risque d’être seul… avant d’être suivi.

Regarde Jacquemus.
Quand il lance ses micro-sacs, tout le monde se moque.
C’est “pas pratique”, “gadget”, “absurde”.
Mais quelques saisons plus tard, la mode entière joue à la poupée.
Parce qu’il n’a pas suivi. Il a proposé.
Il a pris un parti, même étrange.
Et il a créé un courant.

3. Créer sur une tendance, c’est souvent créer sous pression

Derrière l’envie de coller à l’air du temps, il y a souvent une émotion sournoise : la peur.

• Peur de rater le train.

• Peur d’être invisible.

• Peur d’avoir l’air dépassé.

Mais la peur n’a jamais rien rendu culte.

Les marques les plus fortes, de Patagonia à Apple, n’ont pas construit leur identité en réagissant.
Elles l’ont forgée en affirmant une vision, souvent à contre-courant.

💡 Quand tout le monde crie "nouveauté", Patagonia affirme "réparons plutôt l’ancien".

💡 Quand l’industrie de la tech glorifie les specs, Apple parle design, émotion et simplicité.

Ces choix ne sont pas dictés par le flux du moment, mais par une boussole interne.

4. L’inconfort d’être en avance : quand le monde ne comprend pas (encore)

Créer, c’est souvent être mal compris.

Prenons Diesel.
Pendant que tout le monde lisse son image, Diesel lance sa campagne "Go with the flaw", qui célèbre les erreurs, les défauts, les marges.

À contre-courant du “parfait” Instagram.
À contre-courant du politiquement correct.
Mais en accord avec une génération qui en a marre des filtres.

Résultat ?
Une campagne culte.
Et surtout, une posture de marque : celle qui ose faire bouger les lignes.

5. Les marques qui inspirent ne suivent pas les hashtags, elles créent des visions

Tu veux créer un courant ?
Commence par arrêter de scroller.

Ta vision.
Ton esthétique.
Ton tempo.

C’est ça qui donne du relief.
Pas le dernier trend “core” de TikTok.

Regarde Aesop.
Pas un logo criard.
Pas un slogan racoleur.
Pas un feed qui clignote.
Juste une cohérence totale. Une identité calme. Un refus du bruit.

Et pourtant ?
Un culte mondial.
Une désirabilité folle.
Parce qu’Aesop ne surfe pas sur la vague.
Aesop est la plage sur laquelle la vague vient s’écraser.

6. En résumé : une marque forte fait une chose que les autres n’osent pas

Elle assume.
Elle ose être en décalage.
Elle supporte le silence avant l’adhésion.
Et surtout, elle ne cherche pas à plaire à tout le monde.

Les tendances peuvent t’inspirer.
Mais ne les laisse jamais te dicter ta place.

Parce qu’à force de chercher à être "dans le move",
tu finis par n’avoir aucun mouvement à toi.

À retenir :

• Ce qui est à la mode est déjà périmé.

• Créer dans la peur, c’est créer sans saveur.

• Être une marque forte, c’est avoir une vision avant d’avoir une audience.

Tu veux des questions pour creuser ?

• Et si ta marque devait oser un pari totalement incompris aujourd’hui ?

• Et si ton prochain produit était “hors tendance”, mais aligné à 100% avec ta vision ?

• Et si tu remplaçais l’analyse de tendance… par une promenade, un carnet et ton intuition brute ?